Depuis quelques années avec les effets du changement climatique, les pluies se font rares. Pour résoudre cette équation plusieurs cultivateurs du monde rural se sont dirigés vers les engrais chimiques au détriment des engrais organiques. Les conséquences de ces engrais chimiques se sentent au fur des années réduisant l’apport des terres.

Au Mali, le constat de l’infertilité des terres est palpable. Il suffit de faire un tour dans les zones agricoles pour être au parfum de cette réalité.

Pour Nouhoum Konaté, combattant contre les produits chimiques à la CAD-Mali, « les causes sont dues à l’utilisation des engrais chimiques, les insecticides, les pesticides et autres produits phytosanitaires ». Il ajoute que cette pratique détruit non seulement les écosystèmes, mais rend pauvre la terre.

Un autre connaisseur du domaine, Mohamed Coulibaly de la Convergence Malienne Contre l’Accaparement des Terres ( CMAT ) explique que « les engrais rendent la terre dure en l’empêchant de garder l’humidité surtout que les pluies se font rares ».

Les problèmes de salinisation et d’acidification étant l’une des causes de la détérioration du sol qui fait appel à l’érosion, selon les spécialistes. Cependant, les conséquences sont lourdes sur la production agricole.

Si la souveraineté alimentaire est l’objectif des autorités maliennes, avec l’usage des engrais chimiques, cela est loin d’être une réalité. « les engrais chimiques tuent la capacité de régénération des sols, mais aussi les éléments fertilisant comme les insectes et les fourmis qui contribuent à fertiliser les sols », justifie Mohamed Coulibaly.

Nouhoum Konaté de son côté note que les paysans sont les premières victimes de ces engrais. Il cite un exemple, « si la tomate produit avec l’engrais chimique dépasse 24 heures, elle va commencer à se décomposer ». Toute chose qui démontre qu’au-delà de l’infertilité des terres, la production des engrais chimiques est difficile à conserver.

Face à ce mal dans l’agriculture, des solutions n’y manquent pas.

« Favoriser l’utilisation des engrais organiques » », est la première option pour M. Konaté. Il souligne qu’il faut renforcer les paysans par des alternatives susceptibles de rendre les terres fertiles pour une agriculture durable et adaptée aux changements climatiques.

Mohamed Coulibaly de la CMAT propose « l’accélération de la transition agroécologique paysanne en abandonnant les engrais chimiques, l’utilisation des semences paysannes, mais aussi et surtout la sensibilisation des communautés sur les avantages des engrais organiques ».

Malgré le combat de la société civile contre ces actes qui nuisent à la terre et favorisent la faim dans le pays, l’État fait le sourd-muet en subventionnant les engrais chimiques dans le pays.

Vinabé DENA

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici